Migrations
Depuis une trentaine d'années le générateur de mes œuvres est le déchet, déchet ayant perdu toute fonction d'usage et d'échange. Depuis 2000 c'est exclusivement avec des déchets plastiques que je travaille. Depuis 2015 mon travail questionne les migrations et les drames humains qu'elles sous tendent.
L’exposition MONGO présente des œuvres réalisées entre 2007 et 2011.
La série " parures" 
présente dans des vitrines à fond noir des parures réalisées avec des déchets plastiques trouvés sur un même lieu, le titre renvoie au site sur lequel ces déchets ont été trouvés. Ces parures font référence aux premières productions artistiques de l'homme qui récupérait des débris d'os, de plumes pour se parer. On retrouve aujourd'hui les traces de cette activité artistique dans nos musées d'archéologie ou d'ethnologie. Je reprends ici les codes de présentation de ces institutions.
La série "accords perdus" 
présente aussi des parures dans des boîtes ouvertes sur fond noir. Ces boîtes reprennent les dimensions d'une tombe, on peut deviner certains fragments énigmatiques qui renvoient parfois à la fonction originelle de l'objet initial.
Les "accords perdus" sont constitués de déchets de provenances diverses, les son des différents lieux sur lesquels ont été prélevés ces déchets les accompagne.
Le titre de cette série correspond aussi à une reprise de mon activité artistique après deux ans d'interruption et je me suis alors relancée "à corps perdus" dans ce travail.
"Accords perdus" c'est enfin, le corps perdu à jamais, symbolisé par les grands vides noirs du fond sur lesquels se détachent des parures colorées.
La série «objets identifiables" est une série de sculptures 
lumineuses, réalisées avec des déchets plastiques dont on peut tout à fait reconnaitre la fonction initiale. Ils sont présentés telles des pièces d'archéologie. La lumière intensifiant leur caractère sacré.
Enfin la série la plus récente: "flacons XXIème siècle, Merci Marcel" 
présente sur des socles blancs une série de flacons de plastique ayant été particulièrement travaillés par les éléments, le sous titre Merci Marcel est un clin d'œil au travail de Marcel Duchamp qui nourrit encore toute la production artistique contemporaine. Je détourne son propos presque 100 ans après le premier ready made. Duchamp, qui, par le seul acte de présentation, amenait un objet industriel reproductible à l'infini au statut d'œuvre d'art remettait alors en question la reproductibilité même des œuvres. Ici les flacons issus du monde industriel retrouvent une singularité et une unicité grâce à la nature. Nature contre Culture...
English Presentation.
Wastes have been central for my work for 20 years, wastes having lost their use or value. Since 2000 I’ve been working only with plastic bits.
The MONGO exposition presents works I’ve made between 2007 and 2011
The « fineries » serie presents fineries in black showcases made with plastic bits. Their title is named after the place I found each one. These fineries remind the first artistic production of Mankind recovering fragments of bones or feather to adorn with. Nowadays you can see traces of such production in our archeology or ethnography museums. I use here the exhibition codes of these institutions.
The "accords perdus" serie presents fineries in open box with black bottom. These boxes have a casket size; you may recognize some fragments that recall the first use of the objects. These works are made with plastic wastes of various origins; you can also hear the sounds of the places where they were found.
The title of this serie is also about me diving again into artistic activity after a 2-years-break.
"Accords perdus" means at last the forever lost corpses, symbolized by the large black bottom on which the colored fineries are placed.
The «objets identifiables" serie is a lightning sculptures serie , made with plastic wastes that you can recognize the initial use. They are presented like archeological pieces. Light emphasizing their sacred value.
Then the latest serie: "flacons XXIème siècle, Merci Marcel" presents, on white pedestals, several plastic flasks having been quite transformed by the environment. The subtitle “Merci Marcel” is a blink to Marcel Duchamp’s work which is still nurturing all the contemporary artistic production, and of course mine as well.